14 avril 2007

MOT T'A DIT


UN PEU DE FATIGUE

De l’auteur du téléroman « La Vie, la vie », Stéphane Bourguignon. Si vous avez aimé le téléroman, vous aimerai son style d’écriture dans son roman Un peu de fatigue. Histoire d’un gars pas mal mêlé qui en fait voir te toute les couleurs a son entourage. En voici quelques bribes.

En parlant de la vasectomie qu’il subit :

Il m’a badigeonné généreusement de liquide antiseptique puis il m’a recouvert d’un drap au milieu duquel une ouverture avait été pratiquée. Il a saisi mes couilles et les a fait jaillir par le trou. Vu de haut, il n’y avait que ma tête et mon scrotum qui dépassaient. J’étais réduit à ma plus simple expression. Tous mes ennuis étaient venus par ces deux extrémités. J’ai proposé au doc un combo; électrochocs et vasectomie, deux pour le prix d’un.

Et suite à sa vasectomie :

C’était fait, j’étais stérile. Effacer sa trace, disparaître par morceaux. Deux petits bouts de tubes aujourd’hui, qui sait, peut-être un appendice demain et un poumon dans quelques années. En attendant, comment vivre le reste de ma vie sans laisser de marques? Après tout, certains optimistes auraient pu dire que j’étais encore jeune. M’installer définitivement dans la stérilité, voilà, ne faire que des choses qui ne peuvent rien entraîner, ne rien générer. Adopter le même discours stérile que tout le monde, ne pas m’opposer, et, si je m’oppose, m’opposer avec stérilité, c’est-à-dire en prenant bien soin de ne pas engendrer de débat réellement productif. Fini d’exiger, de réquisitionner et de gueuler. Lissons ce poil qui retrousse et joignons-nous à la majorité silencieuse.

Bonne lecture!

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