09 janvier 2007

MOTS À MAUX

Voici mes maux de la semaine:

1. Quiconque passe au-delà manque le but (Joseph Joubert)

2. Si tu diffère de moi, frère, loin de me léser, tu m'enrichis (Saint-Exupéry)

3. Un homme paraît avoir du caractère beaucoup plus souvent parce qu'il suit toujours son tempérament que parce qu'il suit toujours ses principes (Nietzsche)

... et quelques photos ...






08 janvier 2007

MOT T'A DIT

LE JOURNAL DE ZLATA (Zlata Filipovic)

Ma dernière lecture ? Le journal de Zlata. Zlata est cette jeune Bosniaque (11 ans lorsque la guerre débuta) qui a fait “Tout le monde en parle” avant les fêtes. D’ailleurs, elle vient de publier un autre livre (que je vais sans doute me procurer) et qui reprend des écrits de plusieurs jeunes qui ont vécu la guerre comme enfant. C’est pour qui ? Pour tous, vraiment tous. Elle ne va pas aussi loin que China Keitetsi dans son livre “La petite fille à la Kalachnikov” qui a évidemment vécu bien pire encore, puisqu’elle dù participer a l’effort de guerre comme enfant soldat (ce qui veut dire d’apprendre a tuer et affronter le tir de l’ennemi) et a l’occasion, être la prostitué de son chef.

Le journal de Zlata est pour tous car il pourrait faire réfléchir autant les jeunes qui ne manquent de rien et se plaignent le ventre plein ainsi que pour les hommes qui font la politique, parfois au détriment des enfants. Je ne vous en dit pas plus, je vous relate que quelques passages:



Premier passage:

Je cherche tout le temps à comprendre cette connerie de politique, car j’ai vraiment l’impression que c’est elle qui a provoqué la guerre, et que c’est à cause d’elle que la guerre est notre vie de tous les jours. La guerre a supprimé le temps qui passe, elle l’a remplacé par l’horreur, et aujourd’hui, ce n’est pllus le temps qui passe mais l’horreur. J’ai l’impression que la politique, ça veut dire des Serbes, des Croates, des Musulmans. Des hommes. Qui sont tous les mêmes. Qui se ressemblent tous. Qui n’ont pas de différences.

Dans mes camarades, dans nos amis, dans notre famille, il y a des Serbes, des Croates, des Musulmans. Ça forme un groupe de gens très mélangé, et je n’ai jamais su qui était serbe, qui était croate, qui était musulman. Aujourd’hui, la politique a mis le nez là-dedans. Elle a inscrit un “S” sur les Serbes, un “M” sur les Musulmans, un “C” sur les Croates. Elle veut les séparer.



Deuxième passage:

Quand je sors et que ça ne tire pas, j’ai l’impression que la guerre est finie, mais les coupures d’eau et d’électricité, le noir, l’hiver, le manque de bois et de nourriture me ramènent à la réalité et je réalise alors que la guerre est toujours là.

Troisième passage:

Ma petite grippe, c’est fini. J’ai pu aller au cours de maths hier. Ça va. Bon, autre chose. Le courant est revenu. Mais seulement pour les utilisateurs prioritaires, et nous n’en sommes pas. L’un de nos voisins, lui, si. Il branche des fils et nous donne du courant. On peut faire un peu de chauffage, allumer la cuisinière et préparer des choses, et regarder la télé. On est super bien ! Et il y a de l’eau aussi. Les gens de Sarajevo, un rien les rend heureux.



Quatrième passage:

Je regarde aussi souvent les photos dans les livres de cuisine, ce qui me donne parfois l’impression d’avoir mangé ce que j’ai vu.



Dommage tous ses enfants
qui se retrouvent
au milieu des conflits
créés par les adultes