10 mai 2008

BONNE CHANCE LISON

Hier, j'ai participé au petit party de départ organisé pour mon amie Lison alors qu'elle fêtait ses 20 ans de carrière et soulignait son transfert à la réserve. Le tout ce passait dans un petit Pub Irlandais (MacLaren's) sur la rue Elgin à Ottawa. Pour l'occasion (elle ne savait pas que je serais de la fête), j'avais préparé un petit texte:



Lorsque j’ai rencontré Lison Ruel au printemps 1990 à l’école de langues de St-Jean, elle était déjà en train de battre un record au sein de la Défense nationale, celui de l’étudiante qui y passera le plus long séjour. En fait, dû à une opération, elle se retrouvera avec l’obligation de changer de métier … et du même fait, changer le cours de ma vie.


Ce qui me charma dès ces premiers instants à côtoyer cette jeune princesse du grand nord québécois, est son caractère certain, sa discipline personnelle, son ton contestataire pour les politiques inutiles et son obstination pour le travail bien fait et le sérieux dans ses façons de faire les choses. En fait, ce qu’on me dénotait à mes débuts dans la carrière, 10 ans plus tôt … sauf pour le sérieux.


Bien que je trouvais, déjà, qu’elle avait du talent pour le travail de commis, Lison était attiré par le métier d’assistance dentaire. Malheureusement pour elle, mais heureusement pour moi, la senteur des aseptisant et produits de clinique eut tôt fait de lui lever le cœur. Elle revient donc, après quelques semaines seulement, à son point de départ avec moi à l’école. Son « Karma » peut-être. En fait, je crois bien, avec notre collègue Stéphane Paris (personnage au langage très coloré, ce qui choquait Lison à l’occasion), avoir ensuite convaincu Lison que le métier de commis d’administration était tout désigné pour elle. Quelques mois plus tard, donc, elle nous quitta (enfin), pour CFSAL Borden. Là, elle comprit combien heureuse elle avait été avec nous.


Comble de bonheur, après le cours, elle se retrouva … à l’école de langues de St-Jean. C’est le Surintendant de la base qui m’en informa le premier, m’expliquant qu’il avait la chance d’obtenir les services de deux commis provenant directement de l’école et qu’il gardait pour lui le garçon solide qui fera sûrement un bon soldat et que j’allais me retrouver encore une fois avec Sdt Ruel. Ce qu’il ne savait pas, c’est que moi, ça faisait mon bonheur. Pour son soldat à lui, il se retrouva rapidement dans un engrenage disciplinaire … ce que j’eu le plaisir de lui rappeler plus tard.Alors là, non seulement Lison devenait à nouveau ma collègue de travail, mais une amie à tout jamais.


Bien que j’avais de jeunes enfants à la maison, je n’hésitais pas à participer aux sorties avec les collègues célibataires. Il était donc fréquent de nous retrouver dans un petit bistro Johannais le vendredi soir ou parfois dans ma cour pour un BBQ. Puis, c’est ainsi que pour un certain temps, nous nous retrouvions régulièrement chez O’Tooles pour notre rationnement d’ailes de poulet à 15 cents l’unité, presque chaque mercredi en fait. C’est d’ailleurs le lendemain d’une de ces soirées à manger des ailes piquantes que les initiales de Lison furent changées dans la liste nominative de l’unité et qu’on y retrouva les lettres PTC. Je laisserai Lison vous dire ce que ce sobriquet désigne, elle s’en souvient certainement. D’ailleurs, ce n’est pas les seules initiales que nous avons changé dans cette liste, puisqu’un certain officier britanique se retrouva avec le sobriquet PITA. Encore une fois, je laisserai Lison vous expliquer.



Évidemment, connaissant le caractère prompt de Lison, j’avais d’autant plus de plaisir à lui faire, occasionnellement, des petits coups pendables. Comme par exemple, profitant d’un jour de congé de celle-ci le vendredi, et sachant que c’était moi qui serait en congé le lundi et elle seule au bureau, j’avais retiré les broches des brocheuses, j’avais « scothtapé » les brocheuses … scothtapé les boites de broches et … scothtapé le tiroir ou nous gardions les broches. Dans le monde de l’administration, tout le monde le sait, c’est lorsqu’on en a le plus besoin qu’une brocheuse est vide.


Puis, trouvant sa chambre un peu trop petite, pas suffisamment de poste sur le téléviseur partagé du petit salon commun, et la vie trop calme le soir dans la Mégaplex St-Jean, Lison me proposa un jour de garder mes enfants lorsque j’avais des sorties en semaine. J’étais déjà impliqué socialement et mon épouse travaillait souvent en soirée. L’idée me plaisait bien, mais j’étais loin de me douter que les vraies raisons étaient que j’avais une grosse télé, du popcorn et tous les canaux de télé de l’époque. Enfin, les enfants, tout mignon qu’ils étaient, et devenu de jeunes adultes aujourd’hui, ont tenu chère Lison, à te souhaiter bonne chance dans tes projets futurs et te remercie pour les bons moments vécu à l’époque où tu les gardais. Maxime, journalier, et qui a son band depuis plusieurs années déjà, « The Caplets », sera papa en juillet prochain. Vicky qui se prépare à son futur métier d’esthéticiennes, quittera bientôt la maison pour aller vivre à la campagne avec 2 copines.


Chère Lison, que de souvenirs. Bien que toute jeune dans la grande famille militaire, et malgré toi sans doute, tu as su me donner un second souffle dans ma carrière alors que je venais tout juste d’être ré-enrôlé et n’était pas certain de vouloir continuer la route. J’ai aussi fait le saut comme réserviste il y a 4 ans, et soit rassuré, l’opération ne fait pas tellement mal.

Sylvie, les enfants et moi te souhaitons, bien entendu, du plaisir à faire ton métier comme réserviste. Moi, je tiens surtout à te remercier pour ces années où j’ai eu le bonheur de te côtoyer au quotidien.


Vous aurez compris que Lison était comme une petite soeur lorsqu'elle a travaillé pour moi et je me suis toujours renseigné sur ce qui advenait d'elle au cours de sa carrière

Aucun commentaire: