28 novembre 2011

MOTS À MAUX

Voici mes mots de la semaine. Et comme l’hiver arrive à grands pas, voici quelques bribes du roman « La tendresse attendra » de Matthieu Simard qui en parle avec humour :

Cet après-midi, dès que j’ai senti l’haleine d’une bouche de métro soufflée vers moi, j’ai compris que l’hiver était arrivé. J’ai sniffé cette ligne orange, et j’ai su qu’il était là, trop tôt, trop fort.

C’est un petit flocon, un de ces beaux qu’on aime lécher, qui par ma botte, à rejoint ma chaussette, elle-même trouée par ce clou qui dépasse de la marqueterie de la cuisine, près du réservoir d’eau chaude. Et bientôt, la pataugeoire dans ma botte, et mes orteils qui barbotent.

J’ai donc marché jusqu’ici, malgré le scouique dans la botte et l’athéisme grimpant. Une demi-heure de marche tranquille, dans la ville paralysée en pneus d’été, en robes soleil et en écoles fermées. J’ai eu froid, mais j’aimais voir ces gens dans leur fenêtre, qui regardaient la vie ne pas exister à l’extérieur, les yeux ronds, l’ai perdu, la pelle découragée qu’on remet à demain. Les premiers froids et les premières neiges sont toujours plus paralysants. C’est parce qu’on oublie. Toutes les molécules de notre corps oublient, atomes congelés, pores dilatés qui laissent entrer le froid comme on laisse entrer son oncle à Noël, en oubliant qu’il peut être tellement fatigant.


Et quelques images d'hiver:







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