12 mai 2012

ELIOTT

Eliott est venu passer un peu de temps avec grand-papa hier, et on a fait plein de choses. Entre autre, prendre un peu de soleil :


On a soufflé sur les pissenlits en fleur :



Et on a travaillé dans le jardin ...


... très très fort !


ANNIE MOTS

Urubu survolant les champs de St-Grégoire à la recherche de son repas


BEAU-THÉ



Une collègue de bureau avait apporté ces jolies tulipes cette semaine

09 mai 2012

Ô PIGNON

Pour celui ou celle qui désire comprendre "autrement" ce qui s'est passé au Québec durant cette grève étudiante. Un texte de Renée Demers
 
 « Tout est relié sur cette terre et les liens maintiennent la vie. »
 
L'école idéale transmettrait à nos enfants une éducation manuelle, artistique, intellectuelle, sportive, sociale et spirituelle. Favorisant l'apprentissage manuel, artistique et les jeux libres extérieurs dans les jeunes années, elle incorporerait à mesure que l'enfant avance en âge les différents apprentissages. L'enseignement intellectuel et spirituel ainsi que les activités sportives et sociales fleuriraient pleinement durant les années du secondaire pour ensuite se tourner vers les disciplines sociales, la science, la philosophie, la littérature et le savoir technologique dans les études supérieures. Tout au long du curriculum, les activités artistiques nourriraient la sensibilité et les compétences croisées. Les enfants devenus de jeunes adultes seraient initiés à la passion de l'apprentissage et leurs esprits curieux et jubilatoires seraient nourris de perspectives globales par des penseurs créatifs possédant une connaissance générale et un savoir spécialisé dans des disciplines choisies.
L'école serait gratuite et l'on exigerait de nos étudiants une grande implication et un engagement à amener la société un pas en avant en joignant leurs esprits futuristes à ceux de leurs professeurs, nés trente années plus tôt qu'eux. On les encouragerait à dépasser leur maître dans les années d'études supérieures.
Le fait de fréquenter l'université permet d'acquérir les clés de la société actuelle et de prendre le relais dans la grande marche de l'évolution. Nous leur passons le bâton de la connaissance pour qu'ils le donnent à la prochaine génération. Nos ancêtres initiaient leurs jeunes à leurs métiers à travers un apprentissage de maître à disciple ou encore de père en fils. Les années d'apprentissage n'étaient pas rémunérées et l'on n'attendait d'eux qu'ils travaillent et apprennent les rudiments d'un métier ou d'un art pour un jour y exceller. Alors il pouvait prendre la relève et s'établir. Cela permettait la continuité du monde.
De nos jours, l'université est maintenant l'institution qui transmet le savoir. Notre gouvernement actuel a décidé d'augmenter les frais de scolarité au niveau universitaire de 75% pour les cinq prochaines années, alléguant que les étudiants doivent payer leur juste part. Est-ce qu'en payant un étudiant fournit sa juste part ? J'en doute, car les étudiants ne possèdent pas l'argent. Celui-ci est l'apanage de leurs parents pour certains. On ne peut pas leur demander de fournir en juste part quelque chose qu'ils ne possèdent pas. On peut exiger une part réelle au niveau du rendement, du temps consacré à leurs études, de l'implication dans les activités universitaires, de la créativité, d'un travail bénévole dans la société, etc. Ils sont en mesure alors en mesure de donner leur juste part. On peut exiger d'eux ce qui leur appartient, soir leur temps, leur créativité, leur intégrité, leur passion, leur contribution sociale, leur intelligence, etc.
Quand on exige des étudiants de faire leur juste part en s'endettant sur de l'argent qui appartient au futur, le message est que le présent ne suffit pas à nourrir le présent. On hypothèque le futur. On dépasse la limite, le cadre de ce qui est disponible. On crée de l'inquiétude, car on ne sait pas ce quoi sera fait demain. On le fait par ailleurs avec notre terre en ne la protégeant pas pour les prochaines générations. Donc on dit: « Chers enfants vous endetter pour vous cultiver et vous instruire est une bonne chose, cela vous permettra d'avoir des emplois bien rémunérés par la suite ! » Petite leçon d'économie pratique sans queue ni tête. Cela me rappelle la fable de La Fontaine, La laitière et le pot au lait, que nous apprenions par cœur au primaire.
Il est vrai que les années de scolarité sont plus nombreuses et cela oblige les contribuables à soutenir les enfants plus longtemps qu'auparavant. Mais de toute façon ils vivront plus vieux, ils travailleront plus d'années et paieront plus d'impôts dont une partie servira à rembourser les dettes des générations précédentes. De plus les acquis que la société québécoise des quarante dernières années qui ont permis aux jeunes qui provenaient de la classe ouvrière d'accéder aux études universitaires, ont changé complètement le visage politique et social. L'accès aux études universitaires a permis aux Québécois francophones de prendre la tête des entreprises et aux femmes de s'émanciper. La présence dans les postes de décisions de personnes venant de toutes les couches de la société crée une démocratie plus représentative et dynamique. Désirons-nous perdre ces acquis ?
C'est assez étrange qu'on nivelle par le bas les exigences dans nos écoles publiques, que l'on favorise de plus en plus l'école privée et qu'on veuille aussi réserver l'université à une classe de gens plus aisée. Quel est le message ? Quels citoyens désirons-nous former ? Des incultes, des esclaves spécialisés et endettés ou des hommes et des femmes libres, instruits, créatifs et engagés dans la société ?
En tant que parents de cinq enfants maintenant tous de jeunes adultes nous avons pu contribuer au coût de leurs études supérieures, malgré de faibles revenus. Avec cette augmentation de 75%, faudra-t-il en revenir à choisir parmi eux, arbitrairement, celui ou celle la plus apte à réussir?
Le climat à la maison avec un jeune de 18 ans en grève depuis dix semaines est pesant. La quiétude familiale est troublée au même titre que la paix sociale. De retour d'une manifestation violente au cours de laquelle, un jeune s'est fait briser une jambe par les matraques des policiers soutenus par les applaudissements des travailleurs, il me faisait part à l'heure du souper de sa déception, de sa frustration, de son impuissance et de son désir de répondre par de la violence. J'étais assise à la table me disant qu'il fallait que je soutienne ce jeune dans cette démarche revendicatrice et juste tout en étant persuadée que la rage n'aiderait en rien leur cause et aussi pourrait lui faire du mal à lui et aux autres, tout en éloignant leurs appuis. Cependant ma peur de la violence m'empêchait d'avoir une discussion sensée car j'étais émotive. On ne peut être un mentor pour un jeune de dix-huit ans quand on vit de la peur. On n'est alors plus crédible à ses yeux. Ils ont besoin pour s'émanciper d'adultes courageux.
 
J'ai bien senti mes limites à pouvoir l'aider dans cette réflexion. J'ai alors eu l'idée d'inviter à un ami historien ayant une longue feuille de route de revendications sociales à venir discuter avec lui. Il lui a donné un cours 101 de révolution. Il a pris le temps de placer cette grève en contexte. Il lui a fait prendre du recul par rapport à cette bataille importante que les étudiants mènent présentement. Dans quel cadre social et politique s'inscrit-elle ? Quels sont les enjeux et les partis en cause ? Qu'est-ce que la démocratie et est-elle respectée dans ce conflit ? Il lui a expliqué qu'on peut parfois devoir se replier, comme dans les moments où les policiers te chargent, mais que cela veut dire se mobiliser pour des actions gagnantes par la suite. Perdre une bataille n'est pas perdre la guerre. Il lui a suggéré de ne pas tomber dans la violence, car cela ne servirait pas leur cause. C'est différent dans des mouvements révolutionnaires quand les enjeux sont primordiaux et que le peuple a beaucoup souffert. Finalement, il lui a permis de regarder la carte actuelle du territoire québécois social et politique d'un peu plus loin, de zoomer plus grand. Il lui a parlé de l'importance d'identifier les alliés et de composer avec la présence des personnes en désaccord. Les étudiants doivent revendiquer l'appui des groupes sociaux comme les syndicats et les associations professionnelles, communiquer leurs revendications au plus grand nombre possible et de ne pas lâcher. Leur cause est juste.
Nos jeunes participent actuellement à la plus longue grève étudiante de l'histoire du Québec. Ils réfléchissent à l'éducation, à la connaissance, à l'équité sociale, au diplôme, au rapport avec les élus, à l'endettement, à leur implication dans la société. Ils apprennent l'art de la guerre, de la parole et de l'écoute avec ses rapports de forces et la nécessité de réflexion pour que les actions soient stratégiques et porteuses de changements positifs.
Je suggère au gouvernement un moratoire de trois ans sur la hausse des frais de scolarité. Je leur demande d'organiser des états généraux sur les études supérieures avec les étudiants, les professeurs, le personnel administratif et les citoyens. Nous payons des politiciens pour qu'ils assurent le bonheur, la prospérité et l'harmonie dans notre société et en ce moment ils s'en remettent au pouvoir judiciaire. C'est désolant !
Bravo à tous ces jeunes et svp ne tombez pas dans la violence, malgré le manque d'écoute de nos élus à votre égard. L'absence d'échange et d'écoute entre deux partis qui s'opposent dans un enjeu crée un grand fossé de solitude et d'irréalité. Tout est relié sur cette terre et les liens maintiennent la vie.
 
 
Renée Demers
Rédactrice en chef Bulletin Covivia
PDG de la librairie Biosfaire

07 mai 2012

MOTS À MAUX

Voici mes mots de la semaine:

1. Y a des gens qui veulent tellement être malheureux qu'ils y parviennent

2. J'ai cru remarquer qu'à l'occasion, les enfants se disputent, comme le font les grands; à la différence qu'eux, ils savent oublier afin de faire place à d'autre moments de bonheur. Ils n'ont pas cette rancune obscène. 

3. La prévoyance ne doit pas stériliser l'avenir; elle doit préparer ses voies - Tristan Bernard

Et voici quelques photos que j'ai réalisé dans le cadre de mon devoir dans le cadre d'une formation en photographie: