LE GROS ORTEIL
Mon gros orteil, fragile un
tantinet
M'avisa tôt ce matin que le
temps était frisquet
Risquant un œil, je vis bien
que le poêle était noir
ET s'était éteint bien que
très rouge la veille au soir
Mais que peut-on faire lorsque
le cerveau dort
Qu'il te dicte expressément
que tu aurais bien tort
De sortir nu de sous la grande
couverture
Pour entendre craquer toutes
tes jointures
Hélas, tu dois faire face à la
musique
Sortir ta grande baguette
magique
Et mettre un frein a cet état
de panique
L'humidité déjà te prend par
en dedans
Tu es frigorifié et claque des
dents
Faudrait réévaluer tout ça
plus calmement
Ton deuxième œil décide de
s'ouvrir enfin
Pour t'apercevoir que tu n'as
pas été très malin
Dans ton engouement à finir ta
bouteille
T'as oublié de rentrer du bois
la veille
Pressé d'en finir et grugé par
tes remords
Tu enfiles tes bottes, et nu
tu sors dehors
Et dans ta hâte de revenir
avec tes trois bûches
Tu manques la marche et sur le
cul tu trébuches
Hélas tu dois oublier tes
malheurs
Malgré ton état de crise et
tes pleurs
Car tu dois réchauffer la
chaumière pour l'heure
Relèves-toi et nettoies la
neige sur ton derrière
Rempli vite le poêle de la
bonne manière
On ne t'y reprendra pas, c'est
la dernière
Mais voilà que le poêle fait
l'artiste
Manque de papier et de vent,
quel caprice
La braise que tu brasses à
coup de canne
Te répond par un grand show de
boucane
Quelle drôle d'aventure l'ami,
la belle affaire
Tu comprends maintenant ce
qu'est la misère
Le scénario bien sûr, n'est
pas pour te plaire
Et tu sais qu'il ne te reste
qu'une chose à faire
Hélas, tu dois ouvrir la
fenêtre bien grande
Et ne pas rester là comme une
verte plante
Même si la situation est
marquante
Sous la couverte retourne te
coucher
Réchauffer ton corps qui ne
cesse de greloter
En attendant que le soleil
veuille bien se lever
Et en image, un Héron à la pêche (dans un marais de Shelburne Bay dans le Vermont):
Aucun commentaire:
Publier un commentaire