07 octobre 2013

MOTS À MAUX

Le 10 octobre, dans quelques jours, sera la Journée Mondiale de la santé mentale. Pour cette occasion, je vous présente ce petit poème que j'ai écrit sur le sujet en mai dernier:



FAIBLE BLESSE

Toute une vie à travailler, sans rechigner, trimer dur
Pour être dès leur, pour la collectivité, un meilleur futur
Mais qui m'aurait dit qu'un jour, je pouvais frapper ce mur

Prendre femme, bâtir famille, par amour, avec tendresse
Amener l'eau au moulin, toujours bien les guider, avec sagesse
Être le plus fort, savoir tout, irréprochable et sans faiblesses

S'engager chaque jour avec la plus grande des passions
Gravir les échelons, à simple participant, prendre enfin action
En devenir le chef, et pour eux, prendre les grandes décisions
Battre la mesure, diriger la musique, en écrire la partition

Être de toutes les équipes, présent à chacune des rencontres
Ne jamais lâcher, du début à la fin, à chaque seconde
Suer à grosses gouttes pour l'équipe, courir, frapper
Partir le dernier, pour féliciter chacun, que l'on ait perdu ou gagné

Et un jour, c'est un autre jour
On te dit vieux, alors tu te fais vieux

Évidemment que tu es fatigué
Usé car tu as tant donné
Tu voudrais un peu de reconnaissance
Pas juste une médaille et sa belle romance

Tu as l'impression qu'on te montre la porte
Ton rang, tes compétences, peu importe
Et si tu leur dis que tu es fatigué des changements
On te baragouine que tout est recommencement

Pour un moment, tout bascule dans ton petit monde
La tête te fait mal, tu te sens comme une bombe
Autour de toi, c'est le chao, l'amertume, tout va éclater
Tu n'as qu'un envie de crier, quelque chose en toi s'est brisé

Tu te sens faible
On t'a blessé
C'est la faiblesse

Tu voudrais pleurer, mais ça ne se fait pas
C'est de ta faute, tu aurais du savoir, tout prévoir
Tu coûtes trop cher et tes blessures te font ralentir le pas
Et du haut de leur pouvoir, les félicitations ont saveur d'au revoir

La solution est de lâcher prise, abandonner ce passé
Difficile pour celui qui n'a jamais abdiqué
Qui terminait chacune des nouvelles tâches
C’était son crédo, mais il doit maintenant tourner la page

Autour de moi, mes proches sont bien sages
Ils ont compris mon état de choc, en moi cette rage
C'est à mon tour de me confier, me laisser bercer
J'ai besoin de calme, d'amitié, car je me sens blessé


Et voici la mouette ... dans toute sa splendeur:






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