26 juin 2013

25 juin 2013

MOTS À MAUX

Pour mes mots de la semaine, voici un petit poème que je me suis bien amusé à écrire lorsque j'ai fait mon petit séjour dans les bois au début mai:



LE GROS ORTEIL

Mon gros orteil, fragile un tantinet
M'avisa tôt ce matin que le temps était frisquet
Risquant un œil, je vis bien que le poêle était noir
ET s'était éteint bien que très rouge la veille au soir

Mais que peut-on faire lorsque le cerveau dort
Qu'il te dicte expressément que tu aurais bien tort
De sortir nu de sous la grande couverture
Pour entendre craquer toutes tes jointures

Hélas, tu dois faire face à la musique
Sortir ta grande baguette magique
Et mettre un frein a cet état de panique

L'humidité déjà te prend par en dedans
Tu es frigorifié et claque des dents
Faudrait réévaluer tout ça plus calmement

Ton deuxième œil décide de s'ouvrir enfin
Pour t'apercevoir que tu n'as pas été très malin
Dans ton engouement à finir ta bouteille
T'as oublié de rentrer du bois la veille

Pressé d'en finir et grugé par tes remords
Tu enfiles tes bottes, et nu tu sors dehors
Et dans ta hâte de revenir avec tes trois bûches
Tu manques la marche et sur le cul tu trébuches

Hélas tu dois oublier tes malheurs
Malgré ton état de crise et tes pleurs
Car tu dois réchauffer la chaumière pour l'heure

Relèves-toi et nettoies la neige sur ton derrière
Rempli vite le poêle de la bonne manière
On ne t'y reprendra pas, c'est la dernière

Mais voilà que le poêle fait l'artiste
Manque de papier et de vent, quel caprice
La braise que tu brasses à coup de canne
Te répond par un grand show de boucane

Quelle drôle d'aventure l'ami, la belle affaire
Tu comprends maintenant ce qu'est la misère
Le scénario bien sûr, n'est pas pour te plaire
Et tu sais qu'il ne te reste qu'une chose à faire

Hélas, tu dois ouvrir la fenêtre bien grande
Et ne pas rester là comme une verte plante
Même si la situation est marquante

Sous la couverte retourne te coucher
Réchauffer ton corps qui ne cesse de greloter
En attendant que le soleil veuille bien se lever


Et en image, un Héron à la pêche (dans un marais de Shelburne Bay dans le Vermont):








23 juin 2013

BONNE ST-JEAN





PEUPLAIRE



Il est des langues qui ne se vendent

Peu importe l’insidieuse offrande

Des cœurs qui ne se laisseront déshériter

Pour un beurre trop gras sur son pain donné



D’esprit vif et de conscience alerte

Repoussant l’odieux à la foi inerte

Le mécréant qui s’assoiffe de la faiblesse

Si tu tournes le dos, c’est là qu’il blesse



Il y a des hommes si petit et sans visage

Qui baise le voisin pour un invisible mirage

A genou parce que la colonne a rompu

L’âme vide parce que d’honneur n’a plus



Ils mangent dans la main de l’autre

Et dans leur ombrage se vautre

L’œil morne et les sens morts

Même pas honteux d’avoir causé le tord



Faut être fait fort pour résister

Debout, faisant face, refusant d’abdiquer

Pointant bien haut celui qui déshonore

Refusant de se laisser pour mort



Il était une fois, une langue vivante

Au sein d’une société à la voix vibrante

Qui peut lever le poing, mais au cœur tendre

Faut se donner … pour ne pas se faire prendre

- Yorsined

ANNIE MOTS

Faune à Shelburne (Vermont), avec les Cormorans, le grand héron, le bihoreau gris et un p'tit canard en plein vol