Cette
semaine, mon père s’en est allé pour son dernier grand voyage. Ce matin, je
vais rejoindre la famille pour lui dire un dernier au revoir. Comme la plupart
de mes frères et sœurs, j’ai eu mon petit moment privilégié avec lui. Étant un
lève-tôt, j’allais parfois le rejoindre dans la balançoire alors qu’il était
dans ses songes en attente du moment pour partir travailler. Je profitais de
ces moments pour lui poser plein de questions. Parfois, il me répondait, avec
de courtes phrases, il n’était pas jaseux. Parfois, il se contentait de me
sourire, de ce même sourire qu’il a utilisé tout au long de sa vie, lorsqu’il
ne voulait pas répondre, ne voulait pas prendre part à la décision. Je
comprenais alors que je n’aurais pas de réponse, mais ça ne me dérangeais pas,
j’étais à ses côtés, à me balancer avec lui.
Tout
au long de sa route, calme et serein
Peu
importe qui croisait son chemin
Recevait
son petit sourire en coin
Dans
la vie, il y a des gens qui sont à l’origine de nos gènes, qui se reflètent
dans notre caractère, certaines caractéristiques de notre personnalité. Il n’y
a pas grands choses à faire, c’est ainsi et on n’y peut rien bien souvent. Sauf
lorsqu’on en prend conscience et que nous devons nous battre avec nous même
pour changer. Puis, il y a de ces gens dont tu voudras suivre l’exemple. Parce
que cette personne rayonne au-dessus du groupe. Mon père fut ce personnage, et
chaque fois que je me suis remis en cause, c’est à son image que j’ai voulu le
faire. C’était alors mon choix. Il a été mon choix.
Tu
as guidé ma façon d’être avec la famille que j’ai bâtis avec Sylvie, celui que
j’ai essayé d’être auprès de mes enfants et que je m’efforce d’être avec mes
petits-enfants.