24 janvier 2014

PÈRE-SOT

Autour de la maison

des restants de Noël
qui resteront jusqu'au printemps
et des vestiges de l'été
qui ont décidé
de passer l'hiver avec nous,
à leur façon











20 janvier 2014

MOTS À MAUX

Voici mes mots de la semaine ... en fait, le texte que j'ai lu lors de la dernière rencontre avec les Amis de la Poésie de Longueuil, mercredi dernier:



FROID DURE



Par un bon matin, où régnait un grand froid hivernale

Je quittai très tôt la maison pour un rendez-vous au garage

Sur place je remis les clés, et à pied je poursuivi mon voyage



Pour l’instant, mon histoire peut vous paraître bien banal

Mais suivez-moi, attachez bien votre tuque et couvrez vos mains

Vous verrez que j’en ai appris des choses sur mon chemin



Le jour débutait et il faisait bien froid

Mon seul repère fût le petit centre d’achat

Déjà, des gens bien plus âgés que moi

Y prenaient leur café ou faisaient les cent pas



Ayant quelques heures à dépenser

Mais à peine 20 dollars pour consommer

Je fis la tournée des boutiques encore fermées

C’est moins dispendieux ainsi, faut l’avouer



Rapidement, j’avais fait le tour des lieux

Autour de moi, tous me semblaient bien vieux

À boire du café et causant de sujet trop sérieux

Je me disais que je pouvais certainement faire mieux



Mais voilà! J’avais du temps à abattre

Et se tourner les pouces, trop plate

Avec un bon livre, je me suis attablé

Sirotant un café, dans l’aventure je me suis glissé



En un instant, j’étais un nouveau personnage

En d’autres lieux, au moyen âge

Dans un château merveilleux, au centre du paysage

Avec les guerriers, le fou et les sages



Et bientôt, plus de café, tasse vide, fini

La concentration ni est plus, trop de bruit

Le pas-fin du quartier dans son coin me sourit

Pour les autres clients, le dialogue se poursuit



Alors je porte enfin attention autour de moi

Ça parle de politique et de toutes ces lois

Des jeunes qui ne foutent plus rien, n’ont foi

La famille qui ne nous visite plus, tout pour soi



Y a Hector qui a pris son coup de mort

Janine a le cancer, pas mieux comme sort

Et puis la grippe, on ne se sent pas fort

On allonge la liste des médicaments, encore



J’avais l’impression d’être un simple voyeur

A écouter les doléances et leurs malheurs

Il était temps que je me pousse pour l’heure



J’ai mis mes gants et mon capot

Me suis rendu sur le bord de l’eau

Prendre une bouffé d’air, fait si beau



Les oies blanches et les bernaches s’assemblaient

On aurait dit une danse des grands ballets

L’eau faisant écho, le son amplifiait

Y aurait conseil au troupeau, ça jacassait



Le froid ne semblait pas les déranger

Il y avait le grand départ à préparer

L’eau n’étant pas gelé servait de garde-manger

Ainsi loin de la berge, point de danger



Si ce n’était d’être dehors, sous le pont

A si méprendre, et j’aurais bien raison

Je me serais cru de retour à la table ronde

Du petit café et de tout son beau monde



C’est à ce moment que j’ai réalisé

A quel point je ne peux me résigner

D’arrêter de travailler, d’écrire ou de me promener
Et me retrouver chaque matin ainsi attablé
- Denis Roy
 
Et voici l'hiver, dans le bassin de Chambly: