JE SAIS
Au retour du travail
J’ai tout enlevé
Puis,
J’ai pris un grand
verre d’eau
Pour me laver de
l’épuisement
Et j’ai ouvert la
télévision
Pour écouter les
nouvelles
« Attenta à Paris »
Pas plus de 2 minutes
Je le jure
Puis j’ai éteint
Je n’avais pas besoin
d’en voir plus
Parce que je sais
Je sais qui je suis
Qui ils sont
Qui tu es
Qui ils seront
Je sais
Ce qu’ils diront
Ce qu’ils feront
Qui se cachera
Derrière un micro
Des mots
Une directive
La bienséance
La peur
Les qu’en dira-t-on
Je sais
Celui qui n’a pas la
force
Celui qui n’a pas de
volonté
Celui qui n’a pas de
cran
Celui qui voudrait
faire quelque chose
Celui qui fera quelque
chose
Celui qui prêchera
l’accalmie
La tête entre les
jambes
Dénigrant celui qui
informe
Pour une question
d’argent
Parce qu’il a des amis
influant
Des gens qu’il veut
protéger
Sa famille à nourrir
Sa maison à sauver
Son compte en banque à
gonfler
Il y aura tant
d’informations
De désinformations
De déformations
En perte de notion
De nation
Pour calmer le peuple
Ils tairont les vraies
raisons
À en perdre leur
raison
Protégeant les
millions
Faussant la mission
Sans se poser de
questions
Ni avoir d’opinion
Et le ciel redeviendra
bleu
Les volets grands
ouverts
Laissant passer l’air
Le temps
Les papillons
En lâchant prise
Lâchement
Les yeux fermés
Pour être certain de
ne pas voir
Pas savoir
Pour mieux s’endormir
Doucement glisser
Sous la croûte
Qu’ils auront
eux-mêmes tricoté
Et vivre en paix
Jusqu’à un autre
retour du travail
Où j’enlèverai tout
Et je prendrai un
grand verre d’eau
Pour me laver de
l’épuisement
Avant d’ouvrir la
télévision
Sur un autre Paris
D’autres tours
D’autres soldats
tombés
Et lorsque nous nous
agenouillerons
Ce ne sera pas pour
prier
Ce sera
Par obligation
- Denis Roy
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