Bien que la fête de Noël ai pour
but de raconter la naissance du petit Jésus, et, bien que les gens hésite à
raconter pourquoi ils installent toujours une crèche sous leur arbre de Noël,
je vous ai concocté l’histoire de la nativité à ma manière … sur deux jours
(pourquoi faire simple lorsqu’on peut faire compliqué). Alors en voici la
première partie :
LA NUIT DE MARIE
(première partie)
Marie, toute grosse et ronde, ronde
poupon, mais si belle, de cette beauté qu’ont les femmes lorsqu’elles attendent
l’arrivée d’un enfant, les yeux étoilés. Rayonnante malgré une grande
tristesse.
Assise sur un banc du parc,
celui-là, juste sous le ciel rempli de brindilles d’une nuit froide d’hiver.
Elle n’avait pour bagage que les quelques vêtements ramassés à la hâte dans
cette chambre qui ne sera jamais plus sa chambre.
Son père, empreint de toutes ses
croyances apportées comme bonnes nouvelles par un prophète du nouveau monde au
nom d’un être suprême, l’a renié, lui a montré la porte, la porte de cette
maison qui l’a vue grandir, parce qu’elle n’entre pas dans le modèle établie.
Alors voilà! Elle l’a prise au mot.
Parti au parc, où Joseph, son petit copain doit la rejoindre. Ce n’est pas
important pour lui que Marie soit enceinte, parce qu’il l’aime. Pas important
de savoir qui est le vrai père de cet enfant à naître. Il aura de l’amour pour
les deux.
Comme convenu, Joseph arrive au
parc vers 21 heures, accompagné de Jeff, son gros chien touffu qui ne le lâche
jamais d’une semelle. Il trouve Marie recroquevillée sur son banc, sous un gros
sapin qui, à peine, la protège du vent. Mais elle a ce sourire qu’il aime tant.
Et son gros ventre rond, prêt à éclater.
Il place une grande couverture sur
les épaules de Marie, pour la réchauffer, et pose ses lèvres sur sa joue, là où
il y a une petite larme. Larme de peur, de regret, de solitude, mais de
reconnaissance aussi.
Il a trouvé un endroit pour eux, à
l’autre bout de la ville. Un ami d’un ami lui a indiqué le chemin.
S’appuyant sur Joseph, Marie se
lève, puis se met à marcher. La route sera longue. Joseph est tout avenant, lui
parle doucement, la réconforte, même s’il n’a vraiment aucune idée dans quelle
galère il s’est embarqué. Le bon Jeff, surchargé des bagages va bon train. Ça
fait un poids de moins sur les frêles épaules du jeune couple.
Au bout d’une heure, ils n’ont
parcouru que quelques kilomètres. Joseph installe Marie sur les marches de la
vieille épicerie qui est fermé à cause d’une fête païenne. Son ventre est une
vraie tornade. Pourtant, il n’est pas encore temps pour l’arrivée du petit.
Au bout de quelques minutes, Joseph
encourage Marie à poursuivre la route. Elle a tellement confiance en lui qu’une
énergie nouvelle la submerge. Et la voilà à nouveau sur le chemin, Jeff leur
emboitant le pas.
Et ils marchent, et marchent. 1,
puis 2, puis 3 nouveaux kilomètres. Marie fredonne doucement, et ça rend Joseph
heureux. Puis Jeff qui se met de la partie. Jappe et jappe encore, puis se met
à courir. Il voit une petite lumière au bout du chemin. C’est bien là! Ils y
sont enfin.
(à suivre)
- Denis Roy
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