23 décembre 2015

MOT T'A DIT



LA NUIT DE MARIE

(deuxième partie)



À la porte du vieil hangar, il y a un homme louche. En réalité, il n’est que farouche. Après avoir remarqué l’état de Marie, il ouvre la porte et leur indique le grand escalier.



- C’est en haut, tout au fond, il y a de la place pour vous loger tous les trois. Mais ce n’est pas chaud.



Joseph sourit à Marie. Il s’occupera d’elle. Puis, il pousse Jeff vers l’escalier et appuie Marie contre lui afin de l’aider à gravir les marches.



A l’autre bout de la ville, Hector, le père de Marie a appelé Jean-Luc, son frère ainé, pour lui dire comment il se sent triste. Marie s’est sauvée et il ne comprend pas pourquoi. Mais l’oncle Jean-Luc à tout compris de son frère, sous l’emprise des grands arnaqueurs de la vie. Il y a bien longtemps que les hommes de loi refusent d’écouter les sages et de bannir ses vendeurs de faux espoirs.



Après avoir consolé son frère, l’oncle Jean-Luc appelle le reste de la famille. C’est l’état d’urgence. Faut retrouver Marie, sur le point de mettre au monde un petit poupon. Les trois Roy sages, les oncles Jean-Luc, Frédéric et Olivier se rassemblent au grand parc. Ils ont apporté tout un attirail de survie. L’oncle Jean-Luc, le grand frère, a pensé aux couvertures, manteaux et bottes chaudes. L’oncle Frédéric, le pratique, pour sa part, a apporté victuailles, eau, jus et une bouteille de Champagne pour la fête de l’enfant. L’oncle Olivier, le rêveur, apporte des livres, pour apprendre à grandir, et des jeux pour divertir et le développement.



L’oncle Frédéric avait appelé les amis de Joseph et avait une petit idée de là où pouvait se trouver Marie, alors ils se mirent en route sous le ciel bien étoilé.



Entre temps, une vieille itinérante, ancienne infirmière, avait rejoint Joseph auprès de Marie. Elle avait fait chauffer de l’eau dans une chaudière, suspendue au-dessus d’un feu de fortune dans la poubelle. Elle savait que l’enfant était prêt pour le passage au grand jour et elle s’affairait à préparer Marie.



Étendue sur une couverture, bien appuyée dans la fourrure chaude de Jeff, la future maman avait commencé le travail sous les encouragements de Joseph qui appréciait la présence de la vieille dame.



Au loin, on entendit les cloches.



10, 9, 8, et un grand cri de la mère.



7, 6, 5, et l’enfant poussa à son tour un grand cri, s’invitant dans ce monde qui l’attendait.



4, 3, 2, 1, et les Roy sages étaient enfin là, pour entourer le couple et saluer le petit prince …



… pour annoncer la bonne nouvelle.


- Denis Roy


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