09 mars 2015

MOTS À MAUX



Pour mes mots de la semaine, j’avais envie de vous présenter le poète Albert Lozeau qui a vécu de 1878 à 1924 dont les 28 dernières années de sa vie paralysé suite à une tuberculose. Il a donc une vision de la vie … par le biais de sa fenêtre. Je vous le présente via quelques quatrains. La poésie d’Albert est un voyage de paysages sous trame de musiques douces :

1. Prit dans le poème Dernière flamme :
Peut-être que vos yeux m’ont regardé dans l’ombre
Lorsque ce vieil amour percé de coups sans nombre
Expirait, et qu’il fallait, en sa langueur,
Boire aux regards par où s’écoule votre cœur.

2. Prit dans le poème Les amitiés :
J’attends. Le vent gémit. Le soir vient. L’heure sonne.
Mon cœur impatient s’émeut. Rien ni personne.
J’attends, les yeux fermés pour ne pas voir le temps
Passer en déployant les ténèbres. J’attends.

3. Prit dans le poème Nocturnes :
La nuit mystérieuse éveille en nous des rêves,
De beaux rêves rêvés le long des jaunes grèves,
Qui s’élèvent aux clairs de lune familiers
Comme les papillons nocturnes par milliers

4. Prit dans le poème Effets de neige et de givre
Ma vitre, ce matin, est tout en feuilles blanches,
En fleurs de givre, en fruits de frimas fins, en branches
D’argent, sur qui des frissons blancs se sont glacés.
Des arbres de vermeil l’un à l’autre enlacés

5. Prit dans le poème La poussière du jour :
La poussière de l’heure et la cendre du jour
En un brouillard léger flottent au crépuscule.
Un lambeau de soleil au lointain du ciel brûle,
Et l’on voit s’effacer les clochers d’alentour

6. Prit dans le poème À l’automne :
Dans la sérénité profonde des beaux soirs
Où la lune apparaît bleue au firmament noir,
Malgré les astres clairs, on l’aperçoit qui rôde
Sur le gazon, ou dans les coins des chambres chaudes.

Et en photo … des brindilles de givre: