MOTS À MAUX

Voici mes mots de la semaine :

1.

Les rues et les trottoirs tournoyaient

aux yeux des passants affolés

Des rivages abandonnés

où gisent, errantes, des filles aux ombres de fleurs

un souffle solitaire à la bise de ton corsage

des nuits de sang ….

des nuits qui râlent un éternel poème

- Denis Vanier dans Déambule

2. Il n’y a pas, madame, de différence entre le mensonge et le rêve; les deux témoignent du refus d’accepter la réalité dans tous ses mauvais côtés pour nous laisser croire qu’on peut être heureux - Roxanne Bouchard dans Whisky et Paraboles

3.

Écouler les heures

comme si elles étaient des minutes

Éprouver les repères tranquilles

comme des remparts

Évaluer le temps qui passe

comme un apprentissage

- mon ami Alain Carangi dans Les premières lueurs

4.

La caresse sur ma chair d’une lame sensuelle

Aiguise ma folle énergie sanguinaire

Ce doux frisson ombragé

Chante l’ivresse mortelle du néant

- Jolianne Korak-Morin dans Chimère

5.

Je t’ai attendu pendant des kilomètres de secondes

Assis patiemment sur un banc de poissons

J’ai souhaité le retour de tes lèvres mouillées d’amour et d’eau fraîche

Tu sais, même les vagues ne soufflent plus ma bouteille perdue

- Michaël Poirier-Martin dans Les él-aimants

6.

Fuyant le chahut broyant mes écumes
Recherchant le calme dans les dunes
Dans le trimard rocailleux je me faufile
Marchant au gré du temps emporté par ma brume

- mon amie Dominique Chouinard dans Rencontre....

7.

Un soir

en filant sur la route

j’ai fait la rencontre

du plus grand peintre

au monde

Il m’a tenu la main

jusqu’à la maison

- Denis Roy

8.

« D’où vous vient, disiez-vous, cette tristesse étrange,

Montant comme la mer sur le roc noir et nu? »

- Quand notre cœur a fait une fois sa vendange,

Vivre est mal. C’est un secret de tous connu

- Charles Beaudelaire dans Semper aedem (les Fleurs du Mal)

9.

Ses jambes traînent le pas

Elles ne savent plus courir aux confins de la terre

Pourtant dans son fauteuil

Immobile

Elle danse le monde

La Vieille

- Nicole Garneau dans Avec le temps

10.

Sermons coupables

les poignets bavards les veines palpables

ces corps en décomposition sont l’évolution avortée

- mon ami Marco Geoffroy dans Iscariote (Judas)

et sur la route (dans les cantons au centre du Québec), un plateau de couleurs :