Pour le plaisir des mots et des images. Pour mes opinions aussi, à l'occasion, pour le simple but de réfléchir. Je n'ai plus cette prétention d'être politicien, mais je demeure politique. Bienvenue!
10 mars 2018
08 mars 2018
BONNE FÊTE
Pour
la journée de la femme, voici une poésie que j’ai composé pour une femme qui
s’est tenue debout comme un phare devant les incessantes vagues de la vie et
qui vient tout juste de terminer son dernier traitement de radio hier.
À
Loulou la Lune
LOULOU
LA LUNE
Loulou
la Lune
c’est
aussi un peu mon histoire
c’est
aujourd’hui c’est demain
mais
beaucoup d’hier
car
jadis pour ce gamin
c’était
le chemin
et il
était Pierrot la Lune
Pour
moi elle était aussi
cette
pizza faite de presque rien
parce
qu’une pizza ça fait du bien
Des
jeux comme pas d’autres
parce
que je ne pouvais imaginer
y
jouer avec quiconque d’autre
Une
chaude couverture
comme
un bonheur comme culture
Un
ourson qui prend soins
à qui
l’on peut tout dire
ou ne
rien dire
avec
un sourire en coin
Y a
que dans les yeux d’un enfant
qu’un
individu qui de faiblesse semblant
pour
celle et celui qui regarde de haut
pourra
tout de même être un héro
Ah !
Si la sagesse savait être sage
et ne
pas être qu’image
Mais
elle …
… de
tous les temps
a le
geste doux et fragile
Caméléon
de ses printemps
et sa
ténacité agile
sans
le savoir
bouscule
son quotidien
d’épines
de rose à pétales courageuses
et se
laisse couler dans un bain
où
tout de même
s’épanouie
la naufrageuse
Ses
voyages où enfin seule
elle
égare chaque moment de vertige
oublie
la tristesse aux mains de bégueules
pour
courtiser un sentier de brise
surfant
dans son monde divague
contournant
le malaise
qui la
voudrait pour cible
écrivant
chaque page
de sa
nouvelle bible
déjouant
le charognard et sa dague
De ses
départs sans avertissement
ayant
en main l’unique forfait
sans
le savoir affronte l’asservissement
pour
en faire son monde parfait
La
lune est somptueux château
et si
lointaine et petite cette terre
Elle
n’hésite à prendre le vaisseau
chaque
fois qu’on lui dit de se taire
Aujourd’hui
pour elle
nouvel
affront au bal
on lui
a coupé les ailes
à
cause de ce trop célèbre
et
triste mal
Mais
je prie à genoux
pour
qu’elle s’imprègne de son monde
où
elle est si forte
puisse-t-elle
évincer ce méchant loup
et ses
mille frondes
pour
que de brisures se réconforte
Et moi
je suis sans repère
je
n’ai pas cette somptueuse résidence
parmi
les mille étoiles tout là-haut
je ne
suis que sombre colère
à
grand coup de poing dans la résilience
même
si je sais que j’ai tout faux
C’est
qu’elle est chère à mon cœur
Loulou
la Lune et son sourire
et
j’ai mal à mon p’tit cœur
lorsqu’elle
doit affronter ses peurs
pour
vaincre le satire
Bien
que je sache
que tu
vas y arriver …
… et
moi
je ne
serai plus triste
Denis
Roy
Saint-Jean-sur-Richelieu
07 mars 2018
06 mars 2018
05 mars 2018
MOTS À MAUX
Il
était une fois
ma
bouche égoïste
mes
doigts sans retenus
un
conte rougissant
dans
la vallée
de ses
moites contrées
-
Denis Roy
et puisque
nous fêterons la journée de la femme cette semaine, mes mots de la semaine sont
évidemment des mots de femmes :
1.
Hier
je m’étonnais de vivre
un
grand amour de mer sauvage
veines
de désir et de chair
capables
d’étrangler la mort
et
d’éblouir ma vérité
-
Reine Malouin dans Étonnement
2.
Si
jadis, j’accrochais un pan de mousseline
Dans
la forêt aimée aux aiguilles des pins,
Maintenant
dans la vie, au hasard des chemins,
C’est
un pan de mon cœur qui s’arrache et s’incline
-
Cécile Chabot dans Vitrail (1939)
3.
Quelle
Syrene hors du sein ce chant pousse,
Qui
decevroit le caut Prince de Grece*?
Quels
sont ces yeus mais bien quel Trofée est ce,
Qui
tient d’Amour l’arc, les trets et la trousse?
-
Pontus de Tyard dans En contemplacion de Louïze Labé
* le
rusé Ulysse qui résista au chant des Sirènes
4.
L’air
lui-même semblait presqu’immatériel,
Et d’immense
horizon, l’infini, l’éternel,
M’entraient
au fond du cœur avec le vent du large!...
-
Blanche Lamontagne-Beauregard dans La chambre (Ma Gaspésie, 1928). Elle fut la
première femme acceptée en littérature à l’Université de Montréal
5.
C’était
l’heure où, quittant la maison toujours pleine,
-
Ruche sans nul repos – de murmures humains,
À pas
lents, toutes deux, nous prenions les chemins
D’ombre
et de solitude allongés sur la plaine
-
Jacqueline Francoeur dans Sérénité (1935)
6.
Jamais
je n’aurais dit sa soyeuse paupière
Qui
sur ma joue épandait sa douceur
Plus
perfide à ma chair que le vent, la lumière,
Écartant
de leurs doigts la tunique des fleurs
-
Medjé Vézina dans Silences lourds de joie
7.
sur
les branches les écailles du grésil
cueillent
des escarbilles de soleil
écharpe
de l’hiver
- mon
amie Monique Pagé
8.
La
lumière de l’espoir
Trace
à nouveau son chemin
Dans
les méandres du futur
Qui
s’ouvre devant moi
- mon
amie Thérèse Duvieusart dans Poudrerie
9.
Et
pouvais-je lui pardonner
L’éloge
amoureux que tu en faisais?
Regarde,
il lui plaît d’être triste,
Dans
la parure de sa nudité
- Anna
Akhmatova dans La statue de Tsarskoïé Siélo
10.
Je
laisse le vent souffler sur mon bureau
il
feuillette mes blocs, se choisit le plus beau
Peut-être
un de ces vers, qu’entre autres j’aime
Traçant
un nouveau chemin, à mon poème
- mon
amie Monique Gentilhomme dans Dès le matin
11.
Au gré
des dernières lueurs
Revit
l’enchantement de nos corps
Dans
l’abandon à l’ivresse
- mon
amie Danoue courtemanche dans Félicité
12.
Si je
pèche parfois, c’est que tu fis trop beaux
Les astres
et la terre;
Trop
tendres les avrils et les juillets trop chauds
Et mon
cœur trop sincère
-
Raphaëlle-Berthe Guertin dans Puisque c’est toi (1935)
13. Ton
violon, André, c’est le violon des givres, de l’engrangement du blé, des neiges
qui tourbillonnent – le violon des cadeaux sous l’arbre de Noël, de la veillée
du jour de l’An pis de la partance au chantier – Roxanne Bouchard dans Whisky
et Paraboles
et des
images du petit village de Mystic :
Pour
celles et ceux qui suivent mes activités littéraires, je serai à la Librairie
Moderne de Saint-Jean-sur-Richelieu le samedi 10 mars de 10h à 14h pour une
rencontre avec le public et une séance de dédicaces de mon nouveau recueil.
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