Pour le plaisir des mots et des images. Pour mes opinions aussi, à l'occasion, pour le simple but de réfléchir. Je n'ai plus cette prétention d'être politicien, mais je demeure politique. Bienvenue!
17 novembre 2018
BEAU-THÉ
Fiction
– deuxième partie – Saurel fin Octobre – tôt le matin, café à la main, boîte à
grimace dans l’autre et des yeux tout le tour de la tête
16 novembre 2018
MOT T'A DIT
De
biens belles rencontres hier au Salon du Livres de Montréal. Natasha Kanapé
Fontine, Joséphine Bacon, Jean-Paul Daoust et mes amies Michèle Grenier et
Gabrielle Boulianne-Tremblay. La lecture d’auteurs que nous aimons est toujours
un coup de pouce pour nous aider à bonifier notre écriture.
15 novembre 2018
BEAU-THÉ
Fiction
– première partie – Saurel fin Octobre – tôt le matin, café à la main, boîte à
grimace dans l’autre et des yeux tout le tour de la tête
13 novembre 2018
11 novembre 2018
ENTRE TOIT ÉMOI
Il n’avait que 13 ans Ti-Paul
préparant le repas dans un grand bol
pour ces travailleurs en âge pour la guerre
restés dans le fond des bois en pleine misère …
- Denis Roy
Ti-Paul n’avait que 12 ans lorsque sa mère, Léonide, est décédé.
Son père, Joseph Augustin, un soldat marqué par la Grande Guerre de 14-18 (il avait été blessé par éclats d’obus et avait vu bien des horreurs), bien que vivant en post-traumatisme (ce qui n’était pas reconnu à l’époque, ni par la médecine qui fermait peut-être les yeux par obligation, ni par la société), prit part à la guerre de 39-45 comme gardien à la protection des barrages du Québec. Le gouvernement soupçonnait que ceux-ci pouvait s’avérer des cibles intéressantes pour l’envahisseur Allemand.
Ti-Paul fut donc pris en charge par ses grands frères dans un camp de bucherons en Mauricie. Étant donné son jeune âge, ils le firent cuistot.
Lorsque les policiers militaires (Military Police – MP) passaient par les camps de bucherons pour y récupérer ceux qui étaient en âge pour aller à la guerre, les patrons qui étaient informé (on ne sait pas comment), de leur venu, demandait aux hommes en âge pour aller à la guerre, de rester dans le bois, sur le site des coupes durant quelques jours, jusqu’après le passage des MP. Évidemment, un cuistot restait aussi dans le bois durant cette période pour les nourrir. Voilà pour l’histoire de Ti-Paul.
Joseph-Augustin, le père de Ti-Paul, décéda à l’hôpital des anciens combattants au printemps 1943, dès suites, et de la maladie, et de sa blessure de guerre qui revenait le hanter (éclats d’obus), et sans doute que son était post-traumatique y était pour quelques chose. Il avait raconté à Ti-Paul, un jour, la seule fois où il lui parla de la guerre, que la nuit, il se réveillait encore avec cette image ou il voyait son ami recevoir un obus en plein visage. C’est sans doute pourquoi les bucherons qui avait fait la Grande guerre de 14-18, buvaient jusqu’à s’endormir le soir venu, afin de ne pas rêver ces nuits-là.
Ti-Paul, c’est mon père. Après la guerre, il rencontra ma mère et ils eurent beaucoup d’enfants. Ma mère aussi a connu la guerre. D’ailleurs, elle se rappel bien le jour où l’on annonça la fin des hostilités. C’était jour de fête en ville, mais surtout, jour de grand soulagement.
Et puis j’ai tous ces gens que j’ai côtoyé durant mes 38 ans de carrière à la défense nationale, des amis disparus aujourd’hui, d’autres qui s’ajuste à une vie en plein post-traumatisme, ou qui cherchent à se reconstruire. Vous savez, y a rien de plus néfaste que de ne pas recevoir de reconnaissance pour des gestes que nous avons posés dans le but de soulager et protéger les gens de chez nous, et même d’ailleurs.
Aujourd’hui, je vois à l’occasion des messages haineux sur les réseaux sociaux concernant les anciens combattants. Dont certains sur le souvenir et la raison d’être du coquelicot pour saluer la contribution du soldat. Ce que j’en dis?
Il est trop facile
de cracher au visage du soldat
en croyant avoir bonne conscience
et se pavaner pour la liberté
tout en se mettant la tête dans le sable
niant que notre liberté
à pour non ce soldat
Moi, j’aurai toujours de la difficulté à comprendre celui qui lance des pierres aux soldats une fois la guerre fini, alors que ce droit de lancer la pierre, quelqu’un d’autre l’a gagné pour lui.
Aujourd’hui, je ne prendrai part à aucune activité en lien avec le Jour du Souvenir. Je resterai bien sage, à me protéger de tous ce qui se dira et tous ce qui se fera. J’en ai bien besoin. Je travaille sur ma reconstruction physique que l’entraînement acharné (que j’ai bien aimé faire durant toutes ces années) m’a causée et m’amène comme limite depuis plusieurs années. Je vais aussi travailler à me guérir de cette idée d’imposture que je me fais afin de comprendre mon réel besoin d’aide pour aller de l’avant et sans doute, un autre tantôt, on s’en parlera, autrement.
Ceci étant dit, rien de tout ceci ne m’empêche de souhaiter la paix dans le monde et le rêve qu’un jour nous n’aurons plus besoin de soldats.
Mais entretemps …
… merci Soldat!
Denis Roy
Photos : 1 – Au centre, J-A. Roy, affecté à la protection des barrages durant la guerre 39-45
2 – Épitaphe de J-A. Roy au cimetière de Sillery à Québec
3 – Médaille de la Victoire de J-A. Roy pour sa participation à la guerre 14-18
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