28 octobre 2019

MOTS À MAUX

Voici mes mots de la semaine :

J'immature mon raisonnement
révoltant au bout de mes bras
vos grandes certitudes

Prière
de ne pas m'en informer
- Denis Roy

1,
La nuit retient un de ces légers bateaux
Auquel la solitude pèse telle une ancre
Tirant et aspirant dans le fond creux des eaux;
Impossible de trouver la terre ferme et l’antre
- Guillaume Bélec dans Ma douce quête inachevée

2,
Oh! qui dira comme elles étaient belles
Ces femmes d’autrefois,
Ces femmes sans rubans, ni satin, ni dentelles,
Oh! qui dira comme elles étaient belles
Quand elles s’en allaient au bois …
- Blanche Lamontagne-Beauregard dans Le Fruitage (La vieille maison, 1920). Elle fut la première femme acceptée en littérature à l’Université de Montréal

3, On se débat, on veut partir, mais elle a des yeux dont on ne sort pas; ils ne vous retiennent pas mais ils sont trop noirs, on ne trouve plus la sortie – Réjean Ducharme dans Dévadé

4,
La brise légère
Caresse les gerbes
Des champs dorés

Une brume pâle
Couvre la mer
D’un voile laiteux
- mon amie Thérèse Duvieusart dans Chant de la vie

5,
époux par sacrements stériles
sous le couvert de l’artifice nos vœux demeurent anémiques
mon ami Marco Geoffroy dans La terre est un paradis saccagé

6,
la lune
s’emplit du bruit étouffé
du train au loin
- Haïku de Micheline Beaudry

7,
Ils dorment comme si rien ne les dérange
Le reste du temps ils mangent
Ils dorment pendant que le monde change
Et que la nature se venge
- Yann Perreau dans Dormez en paix

8, Je lui fais revivre des jours meilleurs quand s’entrechoquent mes rires d’enfants et le bruit de ses vieux os qui craquent – mon amie Doris Maltais dans Le vieux moulin

9,
Jusqu’où va-t-on porter la peine
avant de reconnaître son humiliation?
- Herménégilde Chiasson

10,
Mes voix se sont tues
Après tant d’années de siège

Je ne sais
Si je perds l’ouïe
Ou la vue
- Natasha Kanapé Fontaine dans Île-tonnerre

et une promenade automnale dans les marais de la rivière aux cerises :