08 juin 2020

MOTS À MAUX

Voici mes mots de la semaine :

(RIP George Floyd)

Triste sort cher voisin
qu'aveugle tu t'infliges
d'une rétrograde comédie

il suffirait de tendre la main
geste simple
amour oblige
arme au sol
par soucis
- Denis Roy

1,
Et vers moi
Il revient
Vivre tout seul
Épris d’un ailleurs
Dont je ne connais
Que le silence inhabité
- Judith Laforest dans Regret

2,
Né à Trois-Rivières
Mort à l’ouvrage
Perdu en détours d’autres routes
Retrouvé sur place à l’amélioration
- David Goudreault dans Épitaphe

3,
Dans son isolement et dans sa solitude
L’île fleurit et se laisse caresser par le vent
- Lyette Frappier dans Une île

4,
Baiser, par devoir
Perpétuer, sans plaisir
Le statucoït
- Aie!cul (ou Haïku) de mon ami Normand Lebeau

5,
C’est ainsi que près du quai,
On retient longtemps, d’une main sans force,
Une lourde barque, en disant adieu,
À un ami qui reste à terre
- Anna Akhmatova dans Requiem

6,
Tu quêtes au soleil une place modeste
La grâce de fleurir le monde à ton talent
Tu veux l’outil l’argile où s’incarne le Geste
La paix insoucieuse où mûrit le fruit lent

Tu rêvais de ce havre aux palmes de sagesse
Mais ton sabot rouillé mouille au Quai des Bassesses
- Gilles des Marchais dans Vaisseau-Fantôme

7,
Je sais entendre les feuilles
J’apprends le monde
Mon âge vieillit avec moi
- Joséphine Bacon dans Quelque part

8,
Combien de patrons morts avec leurs équipages!
L’ouragan de leur vie a pris toutes les pages,
Et d’un souffle il a tout dispersé sur les flots!
Nul ne saura leur fin dans l’abîme plongée.
Chaque vague en passant d’un butin s’est chargée;
L’une a saisi l’esquif, l’autre les matelots!
- Victor Hugo dans Oceano nox

9, Sara, c’était le jeu, c’étaient des restes d’enfance sur les talons de l’amour, et la chambre était une grotte chaude, une caverne pleine de pièces d’or et de pierres précieuses - Françoise de Luca dans Le renard roux de l’été

10,
J’ai préparé la chaise et réparé la table
Je n’ai pas oublié le lit qui sera doux
Fait de secrets ouverts et d’ennui délectable
Mais il faudra parler d’abord parler beaucoup
- Gilles Vigneault dans Perpétuité

et le printemps qui se prête au jeu de l'été






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