20 octobre 2020

MOTS À MAUX

Voici mes mots de la semaine :


Après ton départ

j'ai vu dans ma fenêtre

traces de tes petits doigts …


le bonheur sur ton visage

mille questions

un plat de bonbons

des histoires de mirage


et dans mon cœur

traces de ton passage

- Denis Roy


1,

les névroses se lisent

sur les visages de porcelaine

une impression d'abattoir se dégage

ça sent le corrompu

- Frédérique Marleau dans Feu de l'être


2,

Longuement, cher Automne, en nos bois recueillis,

j'ai goûté ta douceur, quand nos arbres rougis,

A nos monts laurentiens font une robe ardente,

Et que flotte l'odeur de la feuille mourante …

- Alfred Ferland dans L'automne Laurentien


3,

Le paysage se tait

c'est une offrande à chaque instant

- Valérie Forgues dans Poème du lendemain


4,

Si t'en peux plus de voir les fourmis à tes genoux

si tu penses qu'à sortir de ta démangeaison …


Si t'as de pluss en pluss besoin de cheminer

passque ta résidence est devenue secondaire …


Alors va! Tu seras un hommade, mon fils!...

- Sol dans Le premier venu


5,

Vieux pacte brisé en sourdine

inepte à ressourcer la force de jadis

face aux remontrances fallacieuses

éternisant la solitude

- Yvette Bénayoun-Szmidt dans Échos de souvenance


6,

on est en attente

de l'intervention des fées

de la réappropriation des premiers arrivants

sur les lieux du crime


reboisons le tout

- Simon Boulerice dans Procès-verbal


7, Par la nouvelle fenêtre, sans qu'il la voie, elle le regardait caresser les arbres. Elle l'écoutait leur parler avant de les étronçonner. Elle constatait le soin qu'il mettait à fortifier les recrûs, à évaluer l'état de la frondaison et aussi la vénération qu'il avait pour la moindre jeune pousse – Christine Eddie dans Les carnets de Douglas


8,

je m'occupe Grand-Mère

j'occupe une tranche de réserve clôturée de voisins

je t'ai volé quelques photos dont t'avais plus besoin

maintenant que tu fréquentes les Ancêtres

- Louis-Karl Picard-Sioui dans Les visages de la Terre


9, Entre les grandes artères la route se prolonge, l'affection se répand, nous sommes soudain des masses à ne plus ramper – Kim Doré dans In Vitro


10,

Mon père et ma mère installent sous mes rêves des lisses inusables et tissent à leur façon un formidable costume qui grandit à l'usage. À les observer, à les écouter, ce mystérieux pouvoir de faire, de fabriquer, m'enchante. J'apprendrai plus tard que tout tient au même fil : le texte et le tissu, la trame et chaîne, la phrase bien tournée, les jointures et l'artiste. Au hockey, c'est connu, les plus habiles tricotent avec la rondelle. - mon ami Jacques Boulerice


11,

je veux être

le sujet de mon mouvement

c'est entre mon corps et moi


c'est écrit sur la glace

- mon amie Jovette R. Bernier dans Mes ailes en inox


12, Nous ne vivrons pas ensemble, nous habiterons nos cœurs comme des résidences secondaires, dans nos rêves consentants, à la dérive, ailleurs – Herménégilde Chiasson dans Conversations


et l'automne …









Pour celles et ceux qui suivent mes activités littéraires …


Dimanche 25 octobre de 13h00 à 14h30 : Place aux mots, vernissage de la rencontre entre les mots et les arts visuels. J'y suis en duo avec le sculpteur Gérald Parent. Le tout sera en directe sur Facebook sous « Arto La Coop Créative »


Si vous avez manquez le spectacle « Au large de la nuit » présenté dimanche dernier, vous pouvez encore voir le spectacle à l'adresse suivante :


https://www.facebook.com/arto.coopcreative/videos/2773764789560982/