20 septembre 2021

MOTS À MAUX

Voici mes mots de la semaine :


l'aube

un jour

restera couché

revendiquant

ses droits

- Denis Roy


1,

Un oiseau noir au ciel aride

Battait des ailes dans le vide

Je tournai les yeux vers la droite

Pour me noyer dans l'horizon

Un vent froid sur ma tête moite

Me rappela à la raison

- Jean Éthier-Blais dans petits poèmes presque en prose


2,

Elle regarda la vie qui passait, pas très loin,

L'observa continuer puis tourner le coin.

Elles se croisèrent chaque jour au même destin,

Se respectant dans leurs propres parcours divin …

- Édith Blais dans Le Sablier


3,

il gémit à tue-tête sous les fauteuils vides

tandis que dans l'immense baie vitrée

la lune cloue son néant entre deux gratte-ciel

- Pierre Nepveu dans Les verbes majeurs


4,

s'inventer une vie toute docile

et quand même

ça nous sort par les os

- Marie-Andrée Gill dans Béante


5,

Sur l'asphalte ses bottes de serpent sifflent

Il les donnerait volontiers pour un peu de magie

Pour brûler le goudron accroché à ses ailes

Il sait où il faut aller pour aller plus loin

- Jean-Paul Daoust dans 111 Wooster St


6,

La lune non plus n'a pas de pitié :

elle voudrait m'attirer

À elle, stérile et cruelle

Sa splendeur me foudroie,

Ou peut-être est-ce moi qui l'ai attrapée

- Sylvia Plath dans Ariel


7, Il lave souvent les fenêtres de sa maison, disant que la première vision du matin peut nourrir toutes une journée – Pierre Morency dans Les paroles qui marchent dans la nuit


8, Ainsi était-elle arrivée, devant la porte-fenêtre de la magnifique demeure de Belle-Anse, à admirer le soleil qui se levait en éclairant la mer d'une délicate lumière jaunâtre et se couchait juste au bout de la falaise, entre la salle à manger et le salon, vêtu de fabuleux atours écarlates – Roxanne Bouchard dans Le murmure des hakapiks


9,

Depuis que je l'ai vue, à l'ombre d'un grand chêne,

Orner coquettement ses longs cheveux d'ébène

De l'humble fleur des champs;

Depuis que je l'ai vue, innocente et superbe,

Dans le calme du soir s'agenouiller sur l'herbe,

Pour écouter des chants …

- Léon-Pamphile LeMay dans Tentation


10,

et la buse mange le pigeon pour passer l'hiver

et le pigeon content

de ne pas avoir à passer l'hiver

- Virginie Beauregard D. dans Les heures se trompent de but


11,

L'étoile brille

Sur ton corset,

Légère fille

Du feu follet.


De tige en tige,

Voyage, luis

Danse et voltige

Flamme des nuits

- Arthur Guindon dans Chanson de la mouche-à-feu


12, Assise sur son Big Wheel, en pyjama, les bottes jaunes aux pieds, elle joue du violon. Dans le noir des fondations froides d'un vieux bloc pourri, Roxane joue Vivaldi – Anaïs Barbeau-Lavalette dans Je voudrais qu'on m'efface


et pêle-mêle devant ma lentille









 

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