02 mai 2018

MOT T'A DIT

Hier

il a emprunté cette route me semble-t-il

celle que l’on prend seul

comme un recueillement



Il m’a envoyé la main me semble-t-il

une dernière fois

le sourire en coin

son chapeau à la main



Salut Alain!



- Denis Roy

30 avril 2018

MOTS À MAUX


Voici mes mots de la semaine :

1. Depuis quelque temps, les séchoirs et les robinets automatiques refusaient obstinément de se déclencher en ma présence. Je faisais de grands cercles des bras, sautillais, m’agitais en vain. La technologie me signifiait peut-être que j’étais en train de disparaître – Fannie Loiselle dans Saufs

2.
Comme on fait semblant de comprendre
Ceux qui tiennent à l’être
Comme un chien patient
Avec les enfants de la visite
- David Goudreault dans L’art et la manière

3.
Il sait pleurer si doucement
Dans la prière du violon,
Il fait peur quand on le devine
Sur une lèvre encore inconnue
- Anna Akhmatova dans L’amour

4. Rien comme une muse de côté pour faire, d’un poème laissé en plan, un diamant à polir que vous sortirez à son heure, de son écrin, avec fierté et bonheur.
- mon ami Normand Lebeau dans Gemme Paufinée

5.
Demande bien plutôt à la blanche Louïze
Ces baisers de nectar qui respirent la rose,
La tendre marjolaine et la violette éclose :
Breuvages d’Orient à la saveur exquise!
- Antoine Fumée dans Ode sur les baisers de Louïze Labé (poètesse du 16e siècle)

6.
O cœur felon, o rude cruauté,
Tant tu me tiens de façons rigoureuses,
Tant j’ay coulé de larmes langoureuses,
Sentant l’ardeur de mon cœur tourmenté!
- Louïze Labé dans Sonnets (16e siècle)

7.
La maison était vide
au milieu de tous ses meubles
Banals
de leurs couleurs vives
Et ni elle ni lui
dans ce grand lit
n’y habitait désormais
- Denis Roy

8.
Ils ont personne qui les dérange,
personne pour les empêcher de bercer
leur emmitouflé …
Tranquillement ils effeuillettent
et revisionnent leur jeunesse rétroactive
qu’ils oubliettent à mesure
sur leur vielle malcommode …
- Sol dans Le crépuscule des vieux

9.
Les odeurs de vents me jettent au visage
mes enfances ravies de vacances
- mon amie Jovette Bernier dans L’été

10.
Migonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
À point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
- Pierre de Ronsard (16e siècle) dans Mignonne, allons voir si la rose

et vestige sur le chemin des Patriotes :