… visite à la Pommeraie d'Or à Rougemont
http://www.lapommeraiedor.com/
Pour le plaisir des mots et des images. Pour mes opinions aussi, à l'occasion, pour le simple but de réfléchir. Je n'ai plus cette prétention d'être politicien, mais je demeure politique. Bienvenue!
Voici mes mots de la semaine :
l'aube
un jour
restera couché
revendiquant
ses droits
- Denis Roy
1,
Un oiseau noir au ciel aride
Battait des ailes dans le vide
Je tournai les yeux vers la droite
Pour me noyer dans l'horizon
Un vent froid sur ma tête moite
Me rappela à la raison
- Jean Éthier-Blais dans petits poèmes presque en prose
2,
Elle regarda la vie qui passait, pas très loin,
L'observa continuer puis tourner le coin.
Elles se croisèrent chaque jour au même destin,
Se respectant dans leurs propres parcours divin …
- Édith Blais dans Le Sablier
3,
il gémit à tue-tête sous les fauteuils vides
tandis que dans l'immense baie vitrée
la lune cloue son néant entre deux gratte-ciel
- Pierre Nepveu dans Les verbes majeurs
4,
s'inventer une vie toute docile
et quand même
ça nous sort par les os
- Marie-Andrée Gill dans Béante
5,
Sur l'asphalte ses bottes de serpent sifflent
Il les donnerait volontiers pour un peu de magie
Pour brûler le goudron accroché à ses ailes
Il sait où il faut aller pour aller plus loin
- Jean-Paul Daoust dans 111 Wooster St
6,
La lune non plus n'a pas de pitié :
elle voudrait m'attirer
À elle, stérile et cruelle
Sa splendeur me foudroie,
Ou peut-être est-ce moi qui l'ai attrapée
- Sylvia Plath dans Ariel
7, Il lave souvent les fenêtres de sa maison, disant que la première vision du matin peut nourrir toutes une journée – Pierre Morency dans Les paroles qui marchent dans la nuit
8, Ainsi était-elle arrivée, devant la porte-fenêtre de la magnifique demeure de Belle-Anse, à admirer le soleil qui se levait en éclairant la mer d'une délicate lumière jaunâtre et se couchait juste au bout de la falaise, entre la salle à manger et le salon, vêtu de fabuleux atours écarlates – Roxanne Bouchard dans Le murmure des hakapiks
9,
Depuis que je l'ai vue, à l'ombre d'un grand chêne,
Orner coquettement ses longs cheveux d'ébène
De l'humble fleur des champs;
Depuis que je l'ai vue, innocente et superbe,
Dans le calme du soir s'agenouiller sur l'herbe,
Pour écouter des chants …
- Léon-Pamphile LeMay dans Tentation
10,
et la buse mange le pigeon pour passer l'hiver
et le pigeon content
de ne pas avoir à passer l'hiver
- Virginie Beauregard D. dans Les heures se trompent de but
11,
L'étoile brille
Sur ton corset,
Légère fille
Du feu follet.
De tige en tige,
Voyage, luis
Danse et voltige
Flamme des nuits
- Arthur Guindon dans Chanson de la mouche-à-feu
12, Assise sur son Big Wheel, en pyjama, les bottes jaunes aux pieds, elle joue du violon. Dans le noir des fondations froides d'un vieux bloc pourri, Roxane joue Vivaldi – Anaïs Barbeau-Lavalette dans Je voudrais qu'on m'efface
… et pêle-mêle devant ma lentille