JOUR PLUVIEUX
Morose diraient
certains
Dur pour l’humeur
Et sans saveur
croirait-t-on
Et puis, si la pluie
s’y met
Catastrophique
Mais
Y avez-vous gouté
justement
Ou alors vous vous
enfermez
Tirez les rideaux par
peur
La frousse qui vous
retrousse
Au lieu de la
confronter
Lui donner droit de parole
À la prochaine
occasion
Allez la saluer
Et devenez le
spectateur à votre tour
Assoyez-vous dans un
petit café
Ou une maison de thé
A la fenêtre
Pour bien voir les
passants
Qui arrivent et
repartent
Regardez l’inconscient
au volant
Qui arrose tous au
passage
Le client qui entre en
maugréant
Et celui qui prend un
autre café
Impatient
En attendant que
l’orage passe
Celui qui coure à sa
voiture
Et qui se fait
éclabousser
Avant de pouvoir
s’abriter
Celui qui rit
De celle qui a perdu
son parapluie
Pour un coup de vent
Ne rit plus autant
Lorsque le sien tourne
à l’envers
Ou encore mieux
Assoyez-vous contre un
arbre
Sous la douce pluie
Et regardez les
passants estomaqués
Celui qui court
derrière son chien
Celui qui échappe sa
mallette
Éparpillant ses
documents
Et celle qui
s’aperçoit
Que la pluie nous
montre bien
Qu’elle n’a rien sous
son chandail
Mais de là, vous
verrez aussi
L’enfant qui dans la
flaque d’eau
Saute à pied joint
Avec un large sourire
Le chien qui se roule
Dans l’herbe mouillée
Et les amoureux dans
un coin
Qui s’embrassent sous
la pluie
Avez-vous dansé déjà
Nu
Habité d’une tendre
folie
Habillé d’une chaude
et fine pluie
Est-ce qu’un jour
Le torrent à déchiré
le ciel
Et enveloppé votre
voiture
Vous submergeant
Sur une route sublime
Sinueuse
Avez-vous goûté
Une seule fois
La pluie mélangée
À la sueur de ses
lèvres
Et que le tonnerre
N’a pu vous empêcher
D’entendre ses soupirs
Contre votre bouche
Et une fois de retour
Le soleil
De ces milles rayons
Réchauffe le sol
Cette terre qui nous
envois
Ces doux effluves
Et les verts sont plus
vert
Et la chair est plus
tendre
Et le sommeil se
laisse rêver
Et moi je vous
souhaite
Avec mon regard
Une belle journée de
pluie
Et le soir venu
Vous direz alors
Mais quelle
merveilleuse journée
- Denis Roy
Et en image, un monomoteur qui passait au dessus des champs chez ma sœur ce samedi après-midi:
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