Il
était une fois
ma
bouche égoïste
mes
doigts sans retenus
un
conte rougissant
dans
la vallée
de ses
moites contrées
-
Denis Roy
et puisque
nous fêterons la journée de la femme cette semaine, mes mots de la semaine sont
évidemment des mots de femmes :
1.
Hier
je m’étonnais de vivre
un
grand amour de mer sauvage
veines
de désir et de chair
capables
d’étrangler la mort
et
d’éblouir ma vérité
-
Reine Malouin dans Étonnement
2.
Si
jadis, j’accrochais un pan de mousseline
Dans
la forêt aimée aux aiguilles des pins,
Maintenant
dans la vie, au hasard des chemins,
C’est
un pan de mon cœur qui s’arrache et s’incline
-
Cécile Chabot dans Vitrail (1939)
3.
Quelle
Syrene hors du sein ce chant pousse,
Qui
decevroit le caut Prince de Grece*?
Quels
sont ces yeus mais bien quel Trofée est ce,
Qui
tient d’Amour l’arc, les trets et la trousse?
-
Pontus de Tyard dans En contemplacion de Louïze Labé
* le
rusé Ulysse qui résista au chant des Sirènes
4.
L’air
lui-même semblait presqu’immatériel,
Et d’immense
horizon, l’infini, l’éternel,
M’entraient
au fond du cœur avec le vent du large!...
-
Blanche Lamontagne-Beauregard dans La chambre (Ma Gaspésie, 1928). Elle fut la
première femme acceptée en littérature à l’Université de Montréal
5.
C’était
l’heure où, quittant la maison toujours pleine,
-
Ruche sans nul repos – de murmures humains,
À pas
lents, toutes deux, nous prenions les chemins
D’ombre
et de solitude allongés sur la plaine
-
Jacqueline Francoeur dans Sérénité (1935)
6.
Jamais
je n’aurais dit sa soyeuse paupière
Qui
sur ma joue épandait sa douceur
Plus
perfide à ma chair que le vent, la lumière,
Écartant
de leurs doigts la tunique des fleurs
-
Medjé Vézina dans Silences lourds de joie
7.
sur
les branches les écailles du grésil
cueillent
des escarbilles de soleil
écharpe
de l’hiver
- mon
amie Monique Pagé
8.
La
lumière de l’espoir
Trace
à nouveau son chemin
Dans
les méandres du futur
Qui
s’ouvre devant moi
- mon
amie Thérèse Duvieusart dans Poudrerie
9.
Et
pouvais-je lui pardonner
L’éloge
amoureux que tu en faisais?
Regarde,
il lui plaît d’être triste,
Dans
la parure de sa nudité
- Anna
Akhmatova dans La statue de Tsarskoïé Siélo
10.
Je
laisse le vent souffler sur mon bureau
il
feuillette mes blocs, se choisit le plus beau
Peut-être
un de ces vers, qu’entre autres j’aime
Traçant
un nouveau chemin, à mon poème
- mon
amie Monique Gentilhomme dans Dès le matin
11.
Au gré
des dernières lueurs
Revit
l’enchantement de nos corps
Dans
l’abandon à l’ivresse
- mon
amie Danoue courtemanche dans Félicité
12.
Si je
pèche parfois, c’est que tu fis trop beaux
Les astres
et la terre;
Trop
tendres les avrils et les juillets trop chauds
Et mon
cœur trop sincère
-
Raphaëlle-Berthe Guertin dans Puisque c’est toi (1935)
13. Ton
violon, André, c’est le violon des givres, de l’engrangement du blé, des neiges
qui tourbillonnent – le violon des cadeaux sous l’arbre de Noël, de la veillée
du jour de l’An pis de la partance au chantier – Roxanne Bouchard dans Whisky
et Paraboles
et des
images du petit village de Mystic :
Pour
celles et ceux qui suivent mes activités littéraires, je serai à la Librairie
Moderne de Saint-Jean-sur-Richelieu le samedi 10 mars de 10h à 14h pour une
rencontre avec le public et une séance de dédicaces de mon nouveau recueil.
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