08 mars 2007

Ô PIGNON

La semaine dernière, lorsque j'ai entendu Mario Dumont exprimer son désire de faire disparaître les commissions scolaires, mon sang n'a fait qu'un tour. Mais quelle improvisation amateur, ne reposant de plus, sur aucune étude sérieuse. Tout d'un coup, on voulait me faire comprendre qu'il s'agissait d'un palier de parfaits incompétents qui n'apportait rien au milieu scolaire et social de ma région. J'avais déjà dans l'idée de bâtir un écrit pour envoyer dans nos journaux locaux. Mais j'aurais sans doute été ... un peu méchant avec certaines personnes.

Enfin, cette semaine, c'est avec fierté que j'ai pu lire dans le journal Le Canada Français de St-Jean-sur-Richelieu, deux articles sur le rôle des commissions scolaires, un écrit par la journaliste Louise Bédard suite a une documentation et une rencontre avec la présidente de la commission scolaire des Hautes-Rivières, madame Andrée Bouchard, et un écrit par madame Bouchard elle-même dans la cronique "Opignons".

J'ai donc décidé de vous laisser profiter de cette expertise qui vous expliquera, sans doute mieux que j'aurais pu le faire, la raison d'être de nos commissions scolaires.

De plus, provenant d'une femme que nous n'avons pas hésité a présenter comme la femme de l'année dans la région, pour souligner la journée de la femme ...


Le Canada Français - Édition du 7 mars 2007

ABOLITION DES COMMISSIONS SCOLAIRES - ANDRÉE BOUCHARD S'ÉLÈVE CONTRE LA POSITION DE L'ADQ
Par Louise Bédard

La position de l'Action démocratique du Québec prônant l'abolition des
commissions scolaires est sans fondement et nettement improvisée, déclare la présidente de la Commission scolaire des Hautes-Rivières, Andrée Bouchard.

Tout en s'élevant contre la position de l'ADQ, Mme Bouchard tient à faire valoir le rôle que joue la Commission scolaire dans l'organisation des services offerts à des milliers de jeunes et d’adultes et la place qu’elle occupe comme gouvernement local intéressé au développement de la région.

Insensée, radicale et stérile sont aussi les qualificatifs employés par Mme Bouchard pour critiquer la position adéquiste. «En plus de priver les citoyens d'un palier démocratique entièrement dédié à l'éducation, le fait de laisser aux écoles les responsabilités assumées actuellement par les commissions scolaires amènerait la création de 3000 petites commissions scolaires. Qui coordonnerait alors tout cela», demande-t-elle.

La présidente rejette les arguments d'économie invoqués par l'ADQ. Les coûts de gestion des commissions ne représentent que 5% des dépenses des commissions scolaires, réplique-t-elle. Mme Bouchard signale que ce sont les plus bas coûts de gestion dans les secteurs public et parapublic, et ce, parce que les commissions scolaires ont procédé efficacement à des fusions, passant du nombre de 1927 en 1948 à 72 depuis 1998.

SERVICES ESSENTIELS

Les coûts de gestion ne sont pas des dépenses superflues et inutiles qui privent les élèves de service contrairement à ce que prétend l'ADQ, poursuit-elle. Elle considère que ce sont plutôt des coûts incontournables pour un réseau qui assure des services à plus de 993 000 élèves au Québec.

Les commissions scolaires assurent des services essentiels aux écoles, à la formation aux adultes, à la formation professionnelle et aux entreprises. À titre d'exemples, elle cite l'accompagnement des enseignants dans l'implantation du renouveau pédagogique, la gestion des ressources humaines et celle des conventions collectives, la coordination et la supervision de la sécurité du transport scolaire, la gestion du réseau informatique ainsi que la gestion des appels d'offre pour la réalisation des travaux de construction et d'entretien des écoles.

Mme Bouchard plaide aussi que les commissions scolaires assurent une répartition équitable des ressources entre les écoles, selon les besoins des élèves. Elle ajoute que des économies d'échelle sont réalisées par une gestion efficace de ressources spécialisées d'orthophonistes, de psychoéducateurs, de conseillers pédagogiques, de techniciens spécialistes, etc.

«Si les commissions scolaires n'étaient pas là pour offrir ces services, les écoles se verraient dans l'obligation d'embaucher du personnel spécialisé pour les soutenir et avec le temps, pour des raisons d'efficacité administrative, elles en viendraient à se regrouper afin de s'offrir ces services si essentiels au fonctionnement des établissements». Pour Mme Bouchard, la position de l'ADQ ne repose sur aucune étude sérieuse démontrant que des économies peuvent être réalisées.

«Sur quelles assises s'appuie l'ADQ pour remettre en question, sans analyse sérieuse, des institutions aussi dévouées aux élèves du Québec? Aucune! La population jugera le moment venu de la crédibilité de cette position improvisée», conclut-elle.

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